Loubajac

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Loubajac apparaît après quelques kilomètres au nord-ouest de Lourdes en direction de Pontacq. Situé dans un petit vallon de l’Ousse, la commune est cernée à l’est par les premiers contreforts du plateau de Ger et de la lande de Bartrès, et à l’ouest par une colline qui surplombe la forêt de Mourle.

Présentation du village

Loubajac se nommait Ludux en 1077 dans le cartulaire de Saint-Pé. L’étymologie de Loubajac pourrait venir de l’appellation « Lou Bajar » (= le grand vase) de par sa situation géographique. Une autre explication nous donne son origine par le nom propre Lop Bajac.

Bâtiments publics

Vers 2020, la commune a fait des acquisitions foncières dans le village et a installé sa nouvelle mairie dans ce bâtiment. Le petit campanile (récent) lui donne un air ancien.

Voici l’ancienne mairie-école, désormais école.

Dolmen et camp romain

Le secteur a été fréquenté dans des temps très anciens. Un beau dolmen « Peyre Dusets » est à admirer à l’ouest de la commune. C’est notre conseil rando dans le village de Loubajac.

Le dolmen est situé en bordure du chemin Henri IV. Il est constitué de trois piliers et d’une dalle de couverture. Il était autrefois enfoui sous un monticule de terre de forme ovale et de grande dimension (hauteur de mètre et longueur entre 25m et 40 m.) Et avait vocation de chambre funéraire. On le date du bronze ancien.

Beau point de vue sur la montagne. D’ailleurs, les tumili de la région (Lande de Bartrès ou plateau de Lannemezan) donnent souvent sur un magnifique panorama. Peut-être voulait-on que les hauts sommets, qui étaient vénérés, veillent sur le défunt ?

Au nord du dolmen, un camp romain est signalé sur les cartes IGN. Nous nous sommes rendus sur place mais n’avons rien vu. Peut-être faut-il revenir l’hiver quand les feuillages ont disparu ?

L’église Saint-Saturnin

C’est une église originale par la forme de son clocher. Elle est dédiée à saint Saturnin (fête le 29 novembre). Elle a été incendiée en 1569 pendant les guerres de religion, puis reconstruite en suivant. On assure ici que le clocher de l’église, haut de 15 mètres, serait issu de l’ancienne tour du château. On est disposé à le croire car tout laisse à penser que nous sommes sur une motte féodale au tracé circulaire. L’origine de l’église est très ancienne.

L’accès à la porte se fait par une superbe allée en galets roulés appelée « calade ».

Sur le mur extérieur du cimetière est incrusté le monument au morts 1914 sur lequel on dénombre 12 noms.

Comme dans beaucoup d’églises du département, un extérieur austère cache un intérieur flamboyant, marqué par le mobilier baroque. Merci à notre ami Jean Omnès pour les photos de l’intérieur.

En 1983, on a découvert de superbes fresques médiévales sur un mur.

Fonts baptismaux imposants avec une cuve de pierre de 1m de diamètre ! On pouvait y plonger le nouveau-né en entier pour le baptême.

C’est de cette église qu’est parti le tout premier pèlerinage de l’histoire de Lourdes, en 1864. Voir plus bas sur cette page.

Vue du haut du clocher. Au premier-plan, la mairie.

Loubajac et Lourdes

Entre Loubajac et Lourdes, c’est une longue histoire. Le 1er mars 1858, avait lieu le premier « miracle » de Lourdes. C'était aussi le jour de la 12ème apparition. Voici comment l'apparition nous est relatée : « Une habitante de Loubajac, Catherine Latapie, dite Chouat, âgée de 38 ans, agricultrice et mère de quatre enfants, chuta d'un chêne, au mois d'octobre 1856, alors qu'elle faisait tomber des glands pour nourrir ses animaux domestiques. Elle éprouva une forte luxation au bras droit et surtout à la main. Les soins apportés remirent son bras mais les deux derniers doigts de la main droite restèrent pliés et paralysés. Elle ne pouvait ni les tendre ni les plier. Elle resta dans cet état durant dix-huit mois, sans pouvoir se servir de sa main, ni pour filer ni pour tricoter, ni pour effectuer les soins du ménage. En ce début d'année 1858, on commençait à parler de Lourdes, des Apparitions, de l'eau miraculeuse. De plus, Catherine était enceinte de son 5e enfant. Comment allait-elle s'occuper du nouveau venu ? Dans la nuit du 28 février au 1er mars 1858, Catherine Latapie se sent attirée par la grotte. Très tôt, elle part donc en direction de Lourdes, distante de 6 km, malgré les récriminations de son époux. Elle emmène ses deux derniers enfants encore très jeunes. Nous sommes le 1er mars 1858, jour de la 12e Apparition de la Vierge à Bernadette. En arrivant à Massabielle, Catherine prie et pourtant, elle n'était pas très dévote. Elle va vers le fond de la grotte et plonge la main dans un bassin rempli d'une eau encore mêlée de terre. Et aussitôt, les doigts retrouvent leur souplesse, leur mobilité et Catherine peut joindre les mains pour remercier la Vierge. Elle ressent alors les premières douleurs de l'enfantement. Elle prie la Vierge de lui accorder une seconde grâce, celle d'avoir le temps de rentrer à Loubajac pour donner naissance à son enfant. Les douleurs s'arrêtent. Catherine reprend le chemin du retour et, parvenue à Loubajac, elle confie ses deux petits à une voisine. Chez elle, elle met au monde un petit garçon qu'elle prénomme Jean-Baptiste, qui sera plus tard ordonné prêtre. Parvenue en fin de vie, Catherine Latapie fut enterrée dans le cimetière de son village mais actuellement, on ignore l'emplacement de sa tombe ; pas de plaque, pas de nom rappelant son passage sur terre.

Sa guérison miraculeuse sera reconnue quatre ans plus tard par Mgr Laurence, évêque de Tarbes. Ce fut le premier miracle de Lourdes. Il fit grand bruit à Loubajac, dans les villages environnants, dans le département et même en France. Nous sommes là en plein dans le merveilleux. Ce miracle fut certainement à l'origine du premier pèlerinage enregistré à Lourdes, le 25 juillet 1864, organisé par les habitants de Loubajac ».

La bannière de ce premier pèlerinage historique, parti de de Loubajac, est conservée précieusement à Lourdes, au musée Sainte-Bernadette.

Plusieurs oratoires et croix des chemins témoignent de la dévotion de la paroisse de Loubajac à la Vierge de Lourdes.

Le lavoir

Continuons notre visite de Loubajac, avec la présence d’un beau lavoir ancien le long du ruisseau de Balihoure. Fleuri en été.

Le moulin de l’Artigue

Au nord de la commune se trouve le moulin de l’Artigue.

Ce n’était pas le seul moulin puisque dans le village, le long du Balihoure, nous repérons les restes d’un autre ancien moulin.

Promenade dans le village

Nous partons pour une promenade photographique de Loubajac. Le village est bien entretenu et a conservé son cachet ancien. Le bâti est de bonne facture. Nous apprenons par l’instituteur de 1887 que Loubajac était un des rares villages des Pyrénées à se trouver dans une bonne situation financière à l’époque du fait d’un partage des landes avantageux entre les habitants.

Photo ancienne

Vue de Loubajac en 1958. On s’aperçoit bien de la position centrale de l’église sur son tertre circulaire. Observez également l’arbre remarquable.

Pour en savoir plus sur Loubajac, voici nos autres pages :


L’école

Arbre remarquable

Le lavoir

Dolmens et menhirs du secteur

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Vues aériennes